En cinq jours de manifestations sociales qui, à la faveur de l'infiltration des éléments à la solde ont été tournées par endroit au drame avec en toile de fond des tirs nourris contre les forces de sécurité, ou encore les Hachd al-Chaabi dans des villes du sud, les témoins confirment un début de retour au calme, les Irakiens ayant rapidement compris que ceux qui, masqués et cagoulés, surgissaient du néant au milieu des manifestants, en ouvrant le feu dans toutes les directions n'appartenaient pas à leurs rangs. Les chaînes pro-américaine et pro-saoudienne, Al-Arabiya et Al-Hurra ont été amenées ainsi à changer subtilement de discours médiatique : Le "régime change" du 25 octobre a peu à peu cédé la place à "la démission du PM Mahdi" puis à ce que ce PM qui a l'air têtu devrait "comparaître devant le Parlement". Mais visiblement la rue ne suit plus, d'où le retour des attentats.
Un véhicule piégé a explosé mardi dans la ville de Baqouba, chef-lieu de la province de Diyala, à l’est de l’Irak, ont annoncé des sources d’information. Suite à l'incident, qui visait, on s'en doute, les forces anti-terroristes, le préfet de Diyala a ordonné l’interdiction de la circulation dans la province, ce mercredi à partir de l’aube. L'acte terroriste n'a fait aucune victime.
Diyala, située à l'est de l'Irak a d'ailleurs été le théâtre d'une première offensive daechsite post-annonce de la mort d'al-Baghdadi, offensive qui a visé ses champs pétroliers. Cette offensive qui date de deux jours a été violemment repoussée par les forces de la Résistance irakienne, les Hachd al-Chaabi, qui ont laissé sur leur faim les terroristes. Cette attaque combinée à l'attentat à la bombe de ce mercredi, n'est pas étranger à l'action particulièrement constante des forces armées irakiennes sur le terrain.
À l'heure où des centaines de daechistes viennent de débarquer sur le territoire irakien à bord des hélicoptères US qui les installent dans des camps américains au nord et à l'ouest du pays, le ministère irakien de la Défense a annoncé avoir éliminé trois daechistes et arrêté deux autres dans le cadre d'une "opération commando singulière" qui s'est déroulée non loin des frontières saoudiennes. C'est significatif quand on sait que les États-Unis ont annoncé vouloir déployer quelques 3 000 militaires en Arabie saoudite et qu'une partie d'entre eux devront opérer dans la base "Prince Sultan" près des frontières irakiennes. Il s'agit de le 7ème bataillon d'infanterie qui a lancé cette opération commando et ce à bord des hélicoptères de combat qui ont localisé et arrêté les terroristes.
Alors que l’ambassade américaine à Bagdad tente d’orienter un coup d’État contre le gouvernement d’Adel Abdel Mahdi, et ce en tirant profit du mécontentement populaire, cette opération signe l'échec de la nouvelle tentative de déstabilisation de l'État : les USA ne sauront refaire le scénario de 2014 en Irak. Les forces de la Résistance irakienne ne le permettront pas, affirme le commandant en chef de l'opération à al-Anbar. Lundi le tir de trois mortiers contre la base américaine de Taji dans le nord de la capitale irakienne, a dominé l'actualité.